L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de
cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une
route, poussant un Caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie,
la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au
ventre: des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de
l'humanité. Survivront-ils à leur voyage?
" Tu t'attendais à quoi ? Je lui ai dit. Tu crois que ça va être facile
de me quitter ? Tu crois que je vais te laisser faire comme ça ? J'ai
lancé le cadre par terre, le verre s'est brisé mais comme c'était pas
assez, j'ai bondi du lit et j'ai déchiré la photo, celle qu'il
prétendait tant aimer, la photo de nous deux en mariés, beaux et
légèrement ridicules, il y avait tant de monde qu'on ne connaissait pas
à notre mariage qu'on est partis avant la fin. Il a eu l'air triste,
plus de la photo déchirée que du fait de me quitter. Il a toujours été
fou avec les photos. Parfois je me disais qu'il n'aimait les choses de
la vie que pour les voir un jour en photo. Moi c'est le contraire, rien
ne me fait plus peur qu'une photo de bonheur avec toute la quantité de
malheur qu'elle promet, qu'elle contient, mais sans le dire, en cachant
bien son jeu. Je ne savais pas encore que c'était la meilleure chose
qui puisse m'arriver, qu'il me quitte. Comment j'aurais pu le savoir ?
Il était toute ma vie, sans lui je n'existais pas. "
Un appareil photo d'occasion bien embarrassant, une antique baignoire
en fonte d'où s'écoule du sang, un bus de nuit sans passager, un
ordinateur démodé qui affiche des messages inquiétants, un souvenir
rapporté de vacances... Neuf histoires à glacer te sang, où la réalité
la plus anodine glisse inexorablement vers le cauchemar. L'horreur est
un genre qu'Anthony Horowitz affectionne particulièrement. Il le pousse
à son paroxysme en l'introduisant dans l'ordinaire et la banalité des
choses qui nous entourent.