Nouveautés au CDI
"Nathalie Girard se tourne à nouveau vers Jules et lui met son cahier sous les yeux : - Vous arrivez dans une rave, vous ne connaissez personne, vous n'avez jamais pris de drogue et vous en prenez une dose suffisante pour assommer un cheval ? Vous trouvez cela logique, vous ? Jules ne répond rien. Il évite son regard en fixant les plis des draps sur son lit. Pendant ce temps, le lieutenant Tatger relit pensivement leur dialogue. - Vous vous doutez que nous allons interroger vos amis ? Vous êtes certain de ne pas vouloir nous dire tout ce que vous savez ?". Sur son lit d'hôpital, Jules revient tout doucement à lui. Il n'entend plus. Dans le silence avec lequel il va devoir apprendre à vivre, il reconstitue peu à peu la succession des événements qui l'ont conduit là. Pour être en paix avec lui-même, doit-il parler ou se taire ?
Berlin, 1942. La guerre s'enlise, et les Allemands commencent à sentir que l'issue ne sera pas victorieuse. Joseph Goebbels, ministre de la Propagande, cherche un moyen de remonter le moral de la population. Et quoi de plus joyeux que le jazz ? Mais, considéré comme une "musique dégénérée" ou "musique de nègres", il est interdit par le régime. Le ministre ordonne donc que l'on crée un groupe de "musique de danse accentuée rythmiquement", un jazz qui valoriserait les thèses aryennes. Le vieux pianiste Wilhelm Dussander est à la retraite depuis que les membres juifs de son groupe ont été arrêtés. S'il estime que la politique n'est pas l'affaire des musiciens, il n'a jamais aimé les nazis. Pourtant, lorsque Goebbels le sollicite pour monter le groupe qu'il appelle de ses voeux, Dussander n'a d'autre choix que d'accepter...